Depuis que je tiens un crayon, je dessine, je crée, je transforme les idées en images. Le design, c’est dans mon ADN. Mais au-delà de l’artistique, j’ai une autre passion : utiliser le digital pour impacter positivement ma communauté.
Je suis designer graphique, développeur front-end, formateur et community manager. Autant dire que l’univers numérique est mon terrain de jeu. Mais ce n’est pas juste une question de technique ou d’esthétique. Ce qui m’intéresse, c’est comment ces compétences peuvent changer les choses.
Quand j’ai rejoint le programme des Veilleurs du Web en 2021, je ne savais pas encore à quel point cet engagement allait redéfinir ma façon de voir les choses. À l’époque, le programme s’appelait "Jeunes Blogueurs". Ce nom résonnait avec mes études, mes aspirations et ma volonté de me perfectionner dans le digital. Ce programme m’a donné bien plus que ce que j’imaginais : des formations sur la vérification des faits, la création de contenu multimédia, la gestion des réseaux sociaux, mais aussi des compétences essentielles comme l’art oratoire et l’engagement communautaire.
Très vite, j’ai compris que lutter contre les fakes news n’était pas une mince affaire. Les fausses informations se propagent à une vitesse folle, et convaincre les gens de vérifier leurs sources est un véritable défi. J’ai dû adapter mon approche en simplifiant mon langage, en rendant mes messages plus accessibles et engageants. J’ai utilisé des récits percutants pour capter l’attention et faire passer des messages plus efficacement. Avec le temps, j’ai pu mesurer l’impact de ce travail. De nombreux jeunes ont interagi avec mes contenus, partagé mes visuels et adopté de nouvelles habitudes en ligne. Certains m’ont même confié que grâce à mes publications, ils avaient appris à prendre du recul avant de relayer une information. Mais j’avais toujours la nette impression que ce n’est pas suffisant sans pouvoir savoir ce que je pouvais faire de plus.
C’est en participant à Mboka Digital en 2023 que mes idées se sont éclaircies. J’avais, à cette occasion, rencontré en personne plusieurs Veilleurs du Web avec qui j’avais collaboré uniquement à distance et de nos échanges, j’ai compris que l’information, aussi percutante soit-elle, ne suffit pas à elle seule. Il faut aussi des connexions, des discussions, des apports réels pour créer un impact durable. Cet événement a changé ma perspective : on ne lutte pas contre la désinformation, en solitaire, on construit ensemble une dynamique, un mouvement capable d’amplifier le message.
Avec cette prise de conscience, mon engagement a évolué. Il ne s’agissait plus seulement de créer du contenu, mais aussi de transmettre, d’accompagner, de faire émerger d’autres voix. Aujourd’hui, je forme aussi d’autres jeunes à la gestion des réseaux sociaux et à la création de contenus. J’encourage l’usage du digital pour des causes sociales et éducatives, et je crée des passerelles entre les jeunes créateurs et les opportunités qui peuvent leur permettre d’évoluer. Certains de mes anciens participants sont aujourd’hui eux-mêmes des créateurs de contenu engagés, d’autres ont trouvé leur voie dans le digital et utilisent leurs compétences pour sensibiliser et informer.
Si je devais donner un conseil à ceux qui hésitent encore à se lancer, ce serait celui-ci : apprendre ne se limite pas aux salles de classe. Il faut toujours être curieux, développer son esprit critique face à l’information, et ne jamais hésiter à s’engager dans une cause qui a du sens. S’entourer de personnes positives et engagées est essentiel pour avancer, et il ne faut jamais douter de l’impact que l’on peut avoir, même à petite échelle.
Créer, c’est bien. Mais inspirer et transformer, c’est encore mieux. Et si demain, une seule personne s’inspire de mon travail pour créer du positif à son tour, alors mon engagement aura du sens.
